Alors que les infirmières libérales et hospitalières et tous les autres soignants aient fait connaître leurs propositions en vue des prochaines élections présidentielles, c’est désormais au tour des candidats de dévoiler leur ambition de réforme. 5 candidats à l’élection suprême sont venus présenter leur programme devant un collectif d’organisations représentatives de la profession infirmière.
Depuis plusieurs semaines, toutes les professions de santé s’adressent aux candidats à l’élection présidentielle pour leur faire connaître leurs revendications spécifiques. Les infirmières et infirmiers libéraux ont participé à cette interpellation, sous de multiples formes à commencer par la liste des propositions émises par l’Ordre National des Infirmiers. Le 10 mars dernier, ces mêmes candidats sont venus présenter leur vision de l’avenir du système de santé devant un collectif d’associations et de syndicats représentants la profession infirmière. 5 candidats ont envoyé un de leur représentant pour détailler les évolutions à venir (en cas d’élection) tant pour le système de santé en général que pour les infirmières libérales et hospitalières.
Le représentant du président actuel, candidat à sa propre réélection, s’est félicité des efforts accomplis pendants ces 5 dernières années. Alors qu’aucun programme de santé n’a été dévoilé à ce jour, il a affirmé que la crise sanitaire avait fait de l’enjeu des conditions de travail des soignants une priorité. En rappelant les décisions prises lors du Ségur de la Santé, il a insisté sur le fait que les infirmières libérales ne seraient pas oubliées.
Infirmière de profession et représentante de Nathalie Artaud, Mme Aurélie JOCHAUX a non seulement regretté la baisse constante des moyens donnés à la santé depuis des années, elle a rappelé que selon elle, cette diminution n’était due que pour « servir les intérêts des grosses entreprises, des banques et du CAC 40 ». Pour elle, les infirmières doivent « prendre leur sort en main » et imposer un rapport de force, seul capable d’inverser une tendance néfaste pour les infirmières libérales comme pour leurs consœurs hospitalières.
De son côté, le représentant de Valérie Pécresse, Philippe Juvin, chef du service des urgences à l’hôpital Georges-Pompidou de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a partagé le même constat noir que les autres représentants, en soulignant que les infirmières comme tous les soignants avaient cependant fait preuve de leur dévouement et de leur capacité d’adaptation au cours des deux années de crise sanitaire. Affirmant que les dépenses de santé doivent être considérées comme un investissement, il a appelé à donner des nouvelles missions aux infirmières notamment. Il a également confirmé que le programme porté par Mme Pécresse entendait « revoir complètement le rôle de l’infirmière », sans cependant donner plus de détails sur ces transformations à venir.
Portant la parole du candidat souverainiste Nicolas Dupont Aignan, M Alexis Villepelet a concentré l’essentiel de son discours sur la nécessaire réforme de l’hôpital public. Un plan d’investissement de 10 milliards d’euros devrait ainsi permettre de conduire les réformes souhaitées, notamment en ce qui concerne l’attractivité de la profession infirmière à l’hôpital.
Enfin, si le représentant de Mme Marine Le Pen, M Patrick Barriot s’est joint à un état des lieux d’un « système de santé moribond », s’il a annoncé à son tour une refonte de l’hôpital qui devra notamment passer par la réforme de sa gouvernance, il a également consacré une partie de ses propos aux infirmières libérales. Il a ainsi souligné le rôle central, que devait endosser les infirmières et les infirmiers pour surmonter les problématiques de désertification médicale. Favorable à l’élargissement des compétences tant pour les infirmières libérales et hospitalières que pour les IPA / IPAL, il a exprimé son souhait de voir cet élargissement permettre la reconnaissance pour les infirmières d’une « possibilité de consultation, de diagnostic et de traitement ».
Si tous les candidats représentés partagent donc le même constat, tous proposent donc des solutions différentes, ayant des impacts plus ou moins importants sur les infirmières libérales d’une part et les infirmières hospitalières d’autre part. En revanche, on peut souligner qu’aucun des candidats n’a répondu point par point aux propositions émises par l’ONI.
Et pour vous, quel programme de santé porté par les différents candidats vous semblent le plus adapté à la situation ?