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L’infirmière libérale peut-elle et doit-elle toujours dire OUI ?

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    « IDEL : Quand dire NON aux soins n’est pas un gros mot »

     

    Travailler en libéral, c’est un peu comme être joueur de quilles : on jongle sans cesse entre la charge de travail, la relation patient et le respect du code déontologique. Entre les tournées à rallonge, les patients « pas toujours faciles » et les exigences du Code de la Santé publique, une infirmière libérale peut parfois se retrouver coincée : faut-il accepter absolument tous les soins, même quand la situation dérape ? Ce dilemme n’est pas qu’une question de tempérament : le risque de désertification médicale renforce la pression sur chaque IDEL et rend le refus de prise en charge (ou son interruption) encore plus épineux.

     

    Alors pour vous faciliter, la tâche, on va ensemble :

    • décortiquer le cadre légal et déontologique qui encadre le droit de refuser un soin, 
    • vous donner des clés pour gérer (avec professionnalisme et humour) un refus de soins face à un patient difficile, 
    • vous expliquer comment mettre en place la procédure d’interruption ou de refus de prise en charge, et comment votre logiciel IDEL Albus peut vous simplifier la vie en évitant les casse-têtes administratifs.

     

    Que vous soyez en plein doute sur le motif valable pour dire « non » à un patient qui déborde, ou que vous souhaitiez juste sécuriser votre cabinet infirmier le jour où vous devez interrompre un parcours de soins, vous trouverez ici toutes les conditions, cas pratiques et conseils pour prendre décision en toute sérénité, sans culpabiliser. Car non, parler du droit de dire non ne fait pas de vous une mauvaise infirmière !

     

     

    Cadre légal et déontologique

     

    Obligations et principes d’un IDEL face au refus de soins

     

    En temps qu’infirmier libéral, vous avez des obligations claires :

     

    • respecter le principe de continuité des soins, sauf circonstances exceptionnelles. 
    • garantir le respect de la dignité et du consentement du patient (Code de la Santé Publique, art. L. 4311-1 et suivants). 
    • conserver à l’esprit que votre rôle est de mettre en œuvre des soins sûrs, adaptés à la situation médicale, sans cependant vous substituer au médecin.

     

    Mais le code déontologique (Art. R. 4312-4 à R. 4312-9 CSP) vous autorise à refuser un soin ou à interrompre une prise en charge lorsque :

     

    • votre charge de travail met en péril la qualité des soins pour la patientèle (un surmenage trop long temps augmente le risque d’erreur). 
    • vous êtes confronté(e) à une situation pouvant altérer votre sécurité physique ou psychologique (personnel menacé, patient violent, etc.). 
    • vous constatez un désaccord durable avec le patient sur la nature du soin ou sur le consentement, sans possibilité de conciliation. 
    • le patient hors consentement (exemple : refus de prélèvements vitaux en cas d’urgence vitales).

     

    Bon à savoir : l’Ordre National des Infirmiers précise que, même dans un contexte de désertification médicale, vous n’êtes pas obligé(e) de dire oui à tout prix. Même si se constituer une patientèle « fidèle » est tentant, votre droit à refuser existe bel et bien, sous conditions légales et déontologiques (cf. source Ordre infirmiers).

     

    Cela ne veut pas dire qu’on essuie la porte au nez de Monsieur Machin dès qu’il se gronde du nez : vous devez toujours proposer une solution alternative : orientation vers un confrère, un médecin traitant, un SSIAD ou une HAD quand c’est justifié. En cas de refus, documentez systématiquement : date, raison, condition médicale, heure, etc. On appelle cela « l’interruption de prise en charge », mais aussi « notification de refus de soins ».

     

    Motifs légaux valables pour un refus de soins

     

    Les motifs qui peuvent justifier un refus de soin sont variés :

     

    1. Incompatibilité d’horaire ou surcharge de charge 
      • Quand votre tournée est archi-comble pour la journée, et qu’accepter un nouveau patient ferait exploser votre planning. 
      • Attention : si vous avez déjà accepté un suivi (engagement contractuel), il est impossible de dire « non » après coup. 
    2. Situation de danger pour l’infirmier 
      • Menaces verbales ou physiques de la part du patient ou de son entourage. 
      • Manque d’équipements de sécurité (risque infectieux non maîtrisé). 
    3. Refus du patient lui-même 
      • Quand le patient refuse un soin, quelle que soit la raison (crainte, croyance, etc.) : vous n’avez pas le droit d’imposer, mais vous devez assurer la continuité en informant le médecin référent. 
    4. Obstacles déontologiques ou légaux 
      • Conflit d’intérêt manifeste (exemple : patient dont vous êtes tuteur légal). 
      • Manque de compétences pour un soin spécialisé : le code déontologique vous pousse à vous « abstenir » et « orienter ». 
    5. Absence de prescription ou information médicale insuffisante 
      • Pour un acte sortant du cadre infirmier (ex. : prescription médicale annulée). 
      • Documents (ordonnance, protocole) absents ou incomplets.

     

    Rappel : vous êtes tenus de respecter le principe du consentement éclairé : un adulte libre et vulnérable ne peut recevoir un soin sans son accord. Lorsqu’il refuse malgré explication (cas légitime), vous signifiez le refus, tout en sachant qu’un médecin ne peut pas non plus vous forcer à administrer un geste sans que le patient soit d’accord.

     

     

    Gérer un refus de soins au quotidien

     

    Attitude professionnelle et relation patient

     

    Rien de pire qu’une situation tendue quand vous découvrez qu’un patient veut refuser un traitement prescrit ou se montre agressif lors d’une prise d’injection douloureuse ! Voici quelques astuces pour maintenir le cap :

     

    1. Écoute active et empathie 
      • Commencez par comprendre le motif du refus : est-ce la douleur, la peur du cabinet, un ressenti de « pas dans son droit » ? 
      • Reformulez pour montrer que vous avez compris (« Donc si je comprends bien, vous appréhendez la piqûre parce que… »). 
    2. Information rassurante et vulgarisée 
      • Expliquez clairement l’objectif du soin (ex. : « Ce pansement va favoriser la cicatrisation de la plaie »). 
      • Utilisez un langage simple, évitez le jargon médical incompréhensible. 
    3. Proposer des alternatives 
      • Un autre type de pansement ? Un antalgique avant l’injection ? Une visite à un horaire plus calme ? 
      • Si le désaccord persiste, proposez un dialogue avec le médecin ou l’équipe paramédicale. 
    4. Poser des limites claires 
      • Restez bienveillant, mais ferme : « Je comprends votre inquiétude, mais je ne peux pas laisser ce patient sans un suivi minimal ». 
      • Si le patient devient menaçant, c’est un motif légitime de refus ou d’interruption pour des raisons de sécurité.

    P’tit clin d’œil humour : « Madame Dupont, si je dois me faire mordre pour vous soigner, je risque de finir à l’hôpital, moi aussi !» Pas besoin d’être comique professionnel, mais un brin d’humour détend souvent l’atmosphère.

     

    Vous l’aurez compris, votre attitude doit équilibrer professionnalisme, humour léger et légitimité (vous avez suivi plein d’années d’études, après tout !). Gardez toujours en tête que votre rôle est d’accompagner la personne, pas de lui imposer un droit à la santé à sens unique.

     

    Conflits et patients difficiles : exemples de cas

     

    Chaque cabinet a sa saga quotidienne : on vous dresse ici trois cas types et leur gestion.

     

    Cas 1 : Mme Martin refuse de signer l’autorisation de prélèvement sanguin

     

    Contexte : patiente âgée, craintive des piqûres, doute sur l’utilité de l’analyse.

     

    Gestion :

     

    • Prendre le temps d’expliquer le rôle de l’analyse dans la surveillance de son traitement anticoagulant. 
    • Proposer un antalgique ou un anesthésiant local pour diminuer la douleur. 
    • Si le refus persiste : écrire dans le dossier un refus motivé (date, heure, motif « peur excessive »), et le signaler au médecin traitant. 

    Motif légal : patient majeur et capable ; respect du consentement. Aucun soin ne peut être forcé.

     

    Cas 2 : M. Dupuis menace l’infirmier lors d’une visite à domicile


    Contexte : patient alcoolisé, agressif, injurieux.

     

    Gestion :

     

    • Se protéger : rester à distance, ne pas rester seul dans la pièce.
    • Tenter de le calmer avec une phrase apaisante : « Je vois que vous n’êtes pas dans les meilleures dispositions, voulez-vous en parler ? ».
    • Si la menace persiste, interrompre la prise de soin sur le champ, noter le cas précis (date, heure, description des faits), prévenir le médecin référent et la famille si possible.

     

    Motif légal : refus justifié pour danger grave et imminent pour l’infirmier.

    Cas 3 : Mlle Bernard critique systématiquement le rythme des visites (trop tôt, trop tard) et refuse un soin programmé


    Contexte : patiente exigeante, décalage entre vos disponibilités et son emploi du temps.

     

    Gestion :

     

    • Lui expliquer votre charge actuelle et proposer un créneau alternatif.
    • Si la patiente refuse toute flexibilité, évoquer le principe de votre organisation de tournée (match avec d’autres patients).
    • En dernier recours, lui notifier l’interruption de prise en charge si vous ne pouvez plus respecter vos engagements, puis l’orienter vers un confrère disposant d’horaires plus modulables.

     

    Motif légal : incompatibilité d’ordre horaire légitime, ce qui constitue un motif de refus anticipé pour un nouveau soin.

     

    Note déontologique : dans tous ces cas, vous devez toujours :

    • Garder une attitude calme et respectueuse. 
    • Documenter systématiquement (Date, heure, raison concrète). 
    • Vérifier si un médecin ou un SSIAD/HAD peut prendre le relais.

     

     

    Procédures pratiques et conseils

     

    Dès que vous avez identifié un motif valide (danger, surcharge, refus du patient, absence d’ordonnance…), suivez ces étapes :

     

    1. Informer le patient : 
      • Expliquez-lui pourquoi vous devez interrompre ou refuser la prise en charge. 
      • Proposer une alternative (confrère, médecin, HAD, SSIAD, etc.). 
      • Toujours garder le consentement et vérifier que le ou la patiente comprend les enjeux. 
    2. Rédiger un courrier ou une note écrite : 
      • Inclure : 
        • vos coordonnées de professionnel de santé (numéro ADELI), 
        • les coordonnées du patient (nom, prénom, date de naissance), 
        • la date et l’heure de l’interruption ou refus, 
        • le motif précis (sécurité, surcharge, absence d’ordonnance, etc.), 
        • et la proposition d’orientation (ex : « J’ai contacté le Dr. X pour prévenir. Vous pouvez le joindre au … »).
    3. Envoyer en recommandé ou remettre en main propre avec accusé de réception (selon la gravité du cas). On vous conseille de conserver une copie datée dans votre dossier professionnel. 
    4. Informer l’Ordre des Infirmiers si nécessaire (en cas d’agression grave ou de menaces récurrentes). 
    5. Mettre à jour votre dossier informatisé (trace écrite incontournable !)

     

     

    « Oser dire NON pour mieux dire OUI à vos patients »

     

    Dire « non », c’est parfois dire « oui » à la qualité des soins que vous apportez à votre patientèle : un refus ou une interruption bien gérée garantit que vous ne perdez pas en santé (burn-out, risques juridiques) et que l’autre partie, même contrariée, reçoit une orientation claire et sécurisée.

     

    Pour résumer :

    • Comprendre vos droits d’IDEL : vous pouvez refuser un soin si le motif est légitime (sécurité, surcharge, absence de prescription, etc.). 
    • Garder une attitude pro et empathique, quitte à décocher un sourire pour désamorcer la tension, puis documenter chaque étape. 
    • Suivre la procédure : informer le patient, rédiger et archiver un courrier, alerter le médecin référent et l’Ordre si la situation l’exige. 

     

    Et surtout, simplifier votre vie grâce à Albus : ce logiciel libéral a été conçu par des IDEL pour des IDEL, afin que dire « non » ne rime plus avec stress, mais simplement avec bonne décision professionnelle.

     

    Alors, votre prochain cas litigieux de refus de soin ? Avec Albus, c’est du gâteau – ou presque !

     

    Points clés à retenir

     

    • Un infirmier libéral a le droit – limité mais réel – de refuser ou d’interrompre une prise en charge (mauvaise situation, sécurité, surcharge). 
    • Toujours documenter : date, motif, consentement, orientation vers un autre professionnel de santé. 
    • L’Ordre et le Code ne vous obligent pas à dire oui dans l’urgence si la décision met votre santé ou celle du patient en péril. 
    • Utilisez Albus pour générer lettres recommandées, archiver au bon moment, et garder un historique clair.Pas d’oubli possible, et une tranquillité d’esprit retrouvée !

     

     

    Ce qu’Albus fait pour les IDEL

     

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