A l’occasion de la journée internationale des Infirmières, le ministère de la santé a réaffirmé son ambition de vouloir transformer en profondeur et dans les meilleurs délais la profession. Une ambition que les infirmières libérales et hospitalières attendent depuis longtemps.
Les infirmières et les infirmiers, le socle pour imaginer la santé de demain !
En France comme partout ailleurs dans le monde, la pandémie du coronavirus a rendu la difficulté de l’exercice professionnel des soignants plus visibles. Les infirmières hospitalières dans un premier temps puis les infirmières libérales dans un second ont été célébrées comme les héroïnes du XXIème siècle. On se souvient en France du rendez-vous de 20h00, où IDEL(s), soignants hospitaliers, … étaient applaudis par une grande partie de la population. La crise sanitaire a duré, puis on a retrouvé une certaine forme de normalité. Les difficultés rencontrées par les soignants n’ont pas disparu pour autant et qu’il s’agisse des infirmières libérales ou des kinés hospitaliers, les revendication s des soignants restent le plus souvent les mêmes qu’avant la crise du Covid-19. Les mêmes attentes alors que les difficultés se sont accrues, rendant la situation encore plus difficile.
C’est sur ce terrible constat qu’a voulu insister le Conseil International des Infirmières (CII) à l’occasion de l’édition 2023 de la Journée Internationale des Infirmiers. Ce 12 mai, cette célébration était placée sous le thème « Nos infirmiers, notre avenir. ». Partout dans le monde, le manque d’infirmières se fait sentir, alors que le CII alerte la communauté internationale sur les besoins croissants, qui vont se faire sentir. En France, le constat est largement partagé par tous les acteurs, et le ministère de la santé semble vouloir accélérer quant aux nécessaires décisions à prendre tant pour les infirmiers hospitaliers que pour les infirmières libérales.
Redéfinir le métier d’infirmière, une ambition si souvent affichée !
Interrogé par les journalistes de Cnews à la veille de la Journée Internationale des Infirmières, François Braun, ministre de la Santé et de la prévention, n’a pu que constater ces difficultés. La pénurie d’infirmières et d’infirmiers se fait sentir tant en ville qu’à l’hôpital. Cette pénurie représente un enjeu majeur d’autant plus que le vieillissement de notre population va impliquer, dans les année à venir, une hausse significative des besoins en soins infirmiers. Le ministre a souligné que conscient de ces problèmes, il envisage de multiples pistes afin de trouver des solutions efficaces, pérennes et durables. Il a ainsi annoncé vouloir aboutir à la grande réforme de la formation infirmière pour la rentrée 2024, mais a aussi insisté sur la nécessité de poursuivre dans la lignée de la loi RIST (ouvrant la voie aux problématiques de partage et de délégation de compétences).
Il a ainsi expliqué vouloir « refonder ce métier d’infirmier, qui n’a pas été modifié depuis 2004« . Cela fait 20 ans, que le décret de compétences de la profession est resté le même, alors que dans le même temps, les infirmières et infirmiers voyaient leurs compétences et leurs prérogatives évoluer. La promesse d’une refonte de la profession a déjà été faite au cours des dernières années, sans jamais conduire à l’ouverture d’un tel chantier. Mais le ministre insiste fortement sur sa motivation à aller au terme de son ambition : « Moi, ce qui m’intéresse, c’est de donner des missions aux infirmiers, et, dans ces missions, ils travailleront main dans la main avec les médecins. C’est comme cela aussi que le médecin pourra prendre en charge plus de patients. » La refonte profonde tant attendue va-t-elle enfin avoir lieu ? Voilà donc la question, à laquelle une réponse sera apportée rapidement à toutes les infirmières libérales et hospitalières.
Pensez-vous, que cette fois-ci, la volonté de réforme sera conduite à son terme ? Qu’attendez-vous principalement et prioritairement de cette réforme du décret de compétences des infirmières ?
