Combien dépenser pour s’installer en tant qu’IDEL ?
Eh bien tout dépend de la situation ! Derrière cette réponse un peu évasive à une question que de nombreux IDE se posent, se cache une réalité bien complexe. En effet, s’il est certain que s’installer en libéral est un choix de vie qui imposera, quelle que soit la situation, des charges, des tâches administratives chronophages, un investissement personnel certain et une gestion du temps millimétrée, le budget et la rémunération, eux, dépendent de nombreux critères. Pour en savoir plus, on vous a mis le lien vers notre super guide complet de l’installation de l’IDEL à la fin de cet article !
Les charges fixes : à prévoir dans le prévisionnel
S’installer en libéral implique nécessairement un certain nombre de charges fixes qu’il convient de bien prendre en compte dans son budget prévisionnel si l’on ne souhaite pas avoir de surprises.
Le loyer
Une IDEL doit absolument exercer dans un local conforme aux réglementations en vigueur. Ce local doit comporter une salle d’attente, une salle de soin et une salle d’eau. Le montant du loyer (ou le remboursement de l’emprunt dans le cas d’achat du local) dépend essentiellement de la zone dans laquelle vous vous installez.
Les assurances
C’est essentiel ! Certaines sont obligatoires, d’autres non, mais on vous recommande vraiment d’y souscrire, cela vous protège en cas de coup dur.
Les assurances obligatoires
- La Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) : elle est obligatoire ! La RCP a pour but d’apporter des garanties aux infirmiers libéraux devant les juridictions civiles, administratives et pénales. Elle est très utile si on vous accuse de faute professionnelle, négligence, dégâts corporels ou matériels.
- L’assurance du local professionnel : que ce soit chez vous ou ailleurs, elle est aussi obligatoire et couvre le cabinet acheté ou loué ainsi que les biens qui sont à l’intérieur du local contre le vol, les incendies, les dégâts des eaux mais aussi s’il arrive quelque chose à un patient à l’intérieur du cabinet.
- L’assurance du véhicule : elle est obligatoire comme pour n’importe quel propriétaire et peu importe son type (voiture, moto…). Attention : vous avez l’obligation de déclarer à l’assureur la mixité de l’usage du véhicule si vous vous en servez à la fois personnellement et professionnellement.
Les assurances facultatives (mais qu’on vous recommande fortement !)
- L’assurance de votre matériel informatique : notamment lorsqu’il est utilisé en dehors du local. Il peut aussi être intéressant d’être couvert en cas de panne ou de casse, car ce matériel est essentiel pour les télétransmissions.
- L’assurance prévoyance : elle n’est pas obligatoire mais fortement conseillée car en cas d’arrêt de travail, de maladie, d’hospitalisation, de décès et d’invalidité. Le montant de l’assurance dépend de l’état de santé du praticien, de son âge et de son chiffre d’affaires.
- L’assurance volontaire Accidents de Travail-Maladies Professionnelles (AT-MP) : si la prévoyance permet de conserver un revenu pendant l’arrêt maladie, l’accident du travail ou encore une hospitalisation, il faut savoir que le régime d’Assurance maladie des Praticiens et auxiliaires médicaux (PAMC) ne couvre pas le risque AT-MP, y compris l’accident de trajet domicile/travail, donc les soins (examens médicaux, consultations, chirurgie, etc.) liés à l’accident.
- L’assurance complémentaire santé : cette complémentaire peut entrer dans le cadre du régime de la loi Madelin ce qui signifie que le praticien peut déduire de ses revenus le montant qu’elle paie pour sa complémentaire santé.
- L’assurance complémentaire retraite : si vous n’avez travaillé qu’en libéral, c’est un contrat auquel vous devez sérieusement réfléchir, mais pas forcément dès les premiers mois de votre installation.
L’expert-comptable ou la facturière
Vous n’en aurez peut-être pas besoin tout de suite, mais déléguer votre comptabilité et votre facturation peut vous éviter bien du stress ! Un expert-comptable spécialisé dans les métiers de la santé, comme ceux de Comptasanté, ou les services d’une facturière expérimentée, comme celles d’Albus Temps Libre, peuvent vous faire gagner du temps et de l’argent, tout en soulageant votre emploi du temps et en vous évitant des indus ! Pensez-y…
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Les charges variables
Les charges variables sont constituées des différentes taxes et cotisations que vous aurez à assumer et qui dépendent de votre chiffre d’affaires ainsi que de vos frais de déplacement (qui sont partiellement compensés par le forfait kilométrique).
Que vous soyez remplaçante, collaboratrice ou titulaire, vous avez l’obligation de vous inscrire à l’URSSAF. Ce sont ces cotisations qui permettront à la Sécurité sociale de vous prendre en charge le cas échéant. Elles permettent entre autres d’être remboursée des soins à hauteur de 70% et de bénéficier des allocations maternité, retraite et invalidité décès.
Vous cotisez donc pour :
- l’Assurance Maladie : prestations maladie, maternité, paternité, invalidité, décès ;
- les allocations familiales ;
- la Contribution Sociale Généralisée (CSG), qui finance le système de protection sociale national ;
- la Contribution au Règlement de la Dette Sociale (CRDS), un impôt destiné à résorber l’endettement de la Sécurité sociale ;
- la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP), qui finance les dispositifs de financement public de la formation professionnelle, dont le DPC ;
- la Contribution aux Unions Régionales des Professionnels de Santé (CURPS), qui participe au financement des Union régionale des professionnels de santé (URPS). À noter que les IDEL remplaçantes ne sont pas redevables de la CURPS.
Construire sa patientèle
Pour se constituer une patientèle diverse et fidèle, deux solutions s’offrent à l’IDE : acheter une patientèle ou monter son propre cabinet.
Achat de patientèle
Dans le cas d’un achat de patientèle, il faut savoir que le coût de cette cession représente entre 10% et 30% de la moyenne du chiffre d’affaires de l’activité libérale des 3 dernières années, documents à l’appui. Le pourcentage qui servira à déterminer le prix de la patientèle dépend de l’ancienneté du cabinet, de la concurrence, de la possibilité de reprendre le local… Quoi qu’il en soit, sachez que si vous rachetez une patientèle, votre prédécesseur doit respecter deux obligations :
- assurer une période de transition pour vous présenter à ses patients ;
- vous céder son matériel.
Le coût d’une patientèle est très variable (et négociable !). Il est donc très difficile de donner une fourchette valable. Néanmoins, sachez que c’est sans doute la solution la moins risquée et la plus confortable : vous savez exactement où vous mettez les pieds !
Monter son cabinet
Plusieurs solutions s’offrent à vous. La plus simple consiste à racheter les parts d’une IDEL qui exerce en cabinet : les charges fixes sont partagées entre les différents associés et vous disposez déjà d’une patientèle.
Si en revanche vous choisissez de créer votre situation depuis le début, vous devez prendre en compte plusieurs paramètres :
- La zone d’installation : pensez aux zones très sous-dotées ! Vous aurez sans doute plus de kilomètres à faire mais vous bénéficierez de beaucoup d’aides et d’exonérations diverses. De plus, vous constituerez votre patientèle en très peu de temps, car les gens ont besoin de vous dans ces déserts médicaux.
- Le fonds de roulement : vous devez assurer vos dépenses et vos revenus pour les premiers mois. Charges fixes, achat de matériel, charges variables : un bon budget est à prévoir selon la zone d’installation. Clairement, plus la concurrence sera élevée et plus vous devrez prévoir un budget élevé : vous mettrez plus de temps à acquérir une patientèle solide.
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